mardi 15 février 2011

Alain Bashung - Bleu pétrole


Déjà, c'est un très bel objet, un peu genre ce que le prof de travaux manuels nous faisait faire, au collège, pour la Fête des mères : format A5, tissu couleur tabac, beaux dessins, jolies photos, les paroles des chansons et un DVD en prime. Certes, ç'a un côté scrapbook mais ça donne aussi la nostalgie des vinyls, un temps où on ne se contentait pas de mettre un morceau de papier glacé plié en deux dans un bout de plastique.
Bien sûr, cette édition limitée n'est pas facile à ranger dans une CDthèque mais, de temps en temps, sortir du lot...
Des chansons de l'album, je n'en retiens que trois - non pas que les autres n'ont aucun intérêt mais, avec la mort de Bashung (le 14 mars 2009) deux semaines après sa consécration aux Victoires de la musique, on a presque subi la surdose de Bleu pétrole sur les ondes radiophoniques - en tout cas, celles que j'ai ouïes.
A la première écoute de ce disque - je sais que c'était de nuit, en voiture, en revenant du boulot -, un titre m'a fait "triper" total : Vénus. Je me croyais dans un film, une sorte de western métaphysique avec une musique symphonique à la Ennio Morricone. Le texte est d'une beauté ! Et cette voix aux tremoli profonds, ces "Vééénusssss" qui emplissaient l'habitacle de mon automobile : un pur et mémorable moment de bonheur frissonnant.
La seconde chanson que je retiens est Tirez sur la pianiste : le titre clin d'oeil m'amuse, le rythme et la mélodie me rappellent Osez Joséphine !, une de mes préférées de Bashung.
Enfin, le troisième morceau est la reprise d'Il voyage en solitaire, de Gérard Manset. En général, je ne suis pas pour les "remakes" - par exemple, Suzanne, je la laisse à Leonard Cohen : ça n'apporte pas grand chose, l'artiste se fait juste plaisir à chanter et c'est même pire quand ça tourne au duo ou à la partouze genre "Les Enfoirés".
Mais là, pour ce qui est du hit de Manset, il s'agit du morceau qui conclut l'album, le mot "FIN" sur la vie d'un artiste qui, peu à peu, album après album sans oublier ses quelques films (de Nestor Burma au mémorable pas de deux avec Arno dans J'ai toujours rêvé d'être un gangster), s'est imposé comme un agréable compagnon de voyage.


Le DVD bonus complète le bel objet : trois titres acoustiques guitare (Gaëtan Roussel) et voix dont Sur un trapèze qui gagne en fragilité par rapport à la version arrangée de l'album ; un "making of'" de Bleu pétrole, avec extraits et interviewes.

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