mercredi 23 février 2011

Nina Hagen Band - unbehagen


Vous vous devez de posséder cet album ne serait-ce que pour sa plage d'ouverture, African Reggae. C'est mon cas. Je l'ai acheté pour ce morceau. Certes, en profitant d'une opération "plus t'en achètes, moins ils te coûtent" chez notre chère Fédération nationale d'achats des cadres.
Je ne sais pas où vous étiez en 1979 - comment ça, toi, au fond, t'étais même pas un spermatozoïde et toi, là-bas, t'es seulement né l'année de la grande canicule alors tu n'avais que 3 ans ? Ben c'est pas une raison ! - mais j'ai l'impression d'avoir été bombardé de cet ovni musical sur toutes les radios périphériques, sur les plateaux de télé les plus stricts. Imaginez cette espèce de personnage cartoonesque et quelque peu effrayant qu'est Nina Hagen, éructer en allemand, yodler et imiter le coucou suisse sur une musique reggae complètement allumée d'électronique. Ah, c'est sûr, c'est autre chose que le gentillet reggae à la Police !
Nina Hagen, Berlin, 1979
(photo Alain Bizos).
Sans compter que, chez moi, du côté de l'est de la France, la rancoeur des anciens était encore bien tenace en cette fin de 70's. "Eteins-moi cette sale Bosche !", ça fait bizarre à entendre pour un ado qui a des liens d'amitié outre-Rhin grâce aux échanges scolaires. C'et sûr que comparé à J'ai la guitare qui me démange (79 aussi), ça donne plutôt "J'ai la Teutonne qui me dérange" pour mémé.
Eh bien c'est voulu ! La preuve, le titre de l'album que n'importe quel germanophile considère outre le jeu de mots : "Unbehagen" signifie "malaise", dans le sens "gêne". Et c'est réussi. Au-delà de ce tube, la totalité des huit autres titres est dérangeante, carrément aussi voire plus déroutante que ce tube Rheinggae.
Et ce, grâce, principalement, à la voix de la diva (Nena et son 99 Luftballons, à côté, c'est de la guimauve trempée dans du sirop d'érable) du band auquel elle donne son nom. Nina joue avec sa tessiture, se moque des classiques, les réinvente ; son band lui invente des ambiances musicales très imagées et, curieusement, très dansantes - on passait ça dans les boums et on s'éclatait !
Quant aux textes... on s'y intéresse parfois plus tard, quand on a fini de bouger son corps sur des rythmes indécents. Ca parle d'une gamine qui voudrait que les garçons soient moins cons (Wenn ich ein Junge war), des ravages de la drogue (Herrmann Hiess Er, quel chef-d'oeuvre !), d'une virée joyeuse à la fête foraine avec référence aux Clash (Auf'm Rummel), d'ados qui découvrent "l'amour" (Fall in love mit mir)...

1 commentaire:

  1. direz-t-on pas la créa originelle de la campagne 2011 de la marque d'evian ? Nina big up again :)

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