jeudi 17 février 2011

Lisa Ekdahl sings Salvadore Poe


Une toute petite voix, presque enfantine mais à la maîtrise parfaite, me susurre à l'oreille une jolie mélodie acidulée. Elle chante dans un souffle, un truc sur une aurore, que la lune est encore dans le ciel, quelle surprise, elle ferme les yeux et rêve de moi...
Ah... Qu'elles sont belles ces paroles de Salvadore Poe, subtile alliance de Salvatore Adamo et d'Edgar Allan Poe à moins que ce ne soit le mélange improbable d'Henri Salvador avec Po, la plus petite des femelles Teletubbies.
Mais viens, jolie blonde menue. Viens Lisa, prends ma main et allons gambader pieds nus dans la rosée du matin d'un grand champ de fleurs, comme dans une pub pour le shampoing Timotei.
Et puis c'est qui ce Salvadore que tu chantes ? Un ami à toi ? Ah. C'est ton mec. Bon, ben, désolé, c'est vraiment un manque de pot. Enfin, je voulais dire qu'il y a trop de Poe pour que tu m'ais dans la peau, bébé. Et comme on dit : où il va, ses potes iront. Haha... Bon, c'est pas le tout, mes cheveux sont propres et j'ai un sanglier sur le feu alors... Ciao Lisa.
Ce sings Salvadore Poe fut, en l'an 2000 - probablement l'euphorie d'avoir échappé au fameux bug -, un achat coup de coeur, à la fnac de Vélizy II (Yvelines) : tu glandes dans les travées, te poses un casque sur les oreilles et as un flash en entendant Daybreak, le premier morceau de l'album. Tu fais pas gaffe - "Je le veux ! Je - le - veux !" - et te retrouves à la caisse avec ça et le prochain CD qui sera chroniqué en ces lieux.
Et puis, dans la bagnole qui te ramène dans ta province beauceronne, tu commences à regretter : la suite de l'album n'est qu'un grand karaoké sur des airs de bossa, avec une unique chanteuse qui monopolise le micro pour treize autres titres.
Des années plus tard, tu te rends compte que des petites voix à la Lisa Ekdahl, tu shootes dans une émission de téléréalité musicale et il en tombe une demi-douzaine.
Rien d'original donc. Cependant, j'ai toujours le coeur qui s'étreint (de marchandises) en entendant ça - qui, signalons-le, existe aussi en version française (quel bon filon !) et s'intitule L'Aurore :

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